Hier soir, je suis – presque – tombé. Des mois que ma vue ne s’était pas troublée, que mes sens ne s’étaient pas affolés, que je n’avais pas été perdu et désorienté. Des voix qui me parle dans le noir et mes pensées qui se noient. J’ai tenu, sur le fil, en équilibre au rebord de l’évanouissement.
Je repense a un ancien billet publié ailleurs.
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Mon regard se trouble et je sens que ça vient :
– N’appelez pas le SAMU, je pars juste un instant, ça m’arrive parfois.
L’infirmière me regarde, inquiète.
J’entends déjà ma voix avec de l’echo et un léger différé entre mes deux oreilles. Je tente d’ajouter « Et j’adore ça…« , mais c’est trop tard, je tombe déjà.
Pas d’horloge ni de lapin blanc pour accompagner ma chute, mais juste ce cocktail de liberté et faiblesse que je chérie.
En général c’est au 6ème tube, que je m’envole.
« Monsieur Natas, respirez, respirez ! Vous m’entendez ?«
Le retour est toujours un peu pénible, il me faut cinq bonnes secondes pour reprendre mes esprits.
Ou suis-je ? Pourquoi est-ce que je transpire ? Qui est cette femme en blouse ?
J’ai le cerveau vide et puis tout revient.
Mon trip a duré un instant et je ne culpabilise même pas.
– Ça vous arrive souvent visiblement, vous auriez du me prévenir, je vous aurais donné du sucre avant la prise de sang.
– Plutôt crever…
3 Commentaires
Quelques petites erreurs (je crois qu’il y a une adresse mail dédiée à ça mais je ne l’ai pas retrouvée):
– « des voix qui me parlent dans le noir »
-« Je repense à un ancien billet »
– « de l’écho »
– guillemets ouverts après « ça… »
– Idem après « vous m’entendez? »
– « que je chéris »
– où suis-je?
– » vous auriez dû »
Comme souvent dans tes textes, j’aime bien la chute toujours un peu surprenante. Mais, contrairement au narrateur, je déteste cette sensation de perdre pied, de perdre le contrôle. Le titre est très bien choisi, j’imagine un narrateur accro aux prises de sang et à leur petit vertige.
Je vais devoir me répéter ,mais arrête le poppers…
[…] J’hésite à pleurer aussi, mais je choisis la pâmoison. […]